Les chapelets sont connus pour être instruments de prière dans différentes traditions. Ils se composent d’une succession de graines dans des matières variées (bois, verre, pierre, perles mais aussi matières synthétique). Ils sont souvent utilisés pour rassembler des fidèles dans une prière communautaire.
Pourtant, il me semble que le chapelet, quelle que soit la religion qui l’emploie a une fonction complémentaire particulière.
Dans la pratique de la prière, de la méditation, de l’oraison, d’une façon générale,de la prière individuelle et silencieuse, il arrive que l’orant soit confronté à la pauvreté de sa démarche. Il faut souvent passer beaucoup de temps pour acquérir une pratique de la prière et pour nourrir cette vie intérieure.
Quand le degré de concentration n’est pas au rendez-vous, un peu comme dans l’exercice de pleine conscience, quand « ça ne vient pas » ! Quand trop systématiquement l’esprit part ailleurs par une excitation joyeuse ou par une préoccupation prégnante, il ne reste pas beaucoup de solution pour rester dans l’intention priante. C’est là que le chapelet peut aussi prendre toute sa place. C’est la prière du pauvre. Quand on ne sait plus que dire ou comment exprimer ce désir de commune union, la répétition confiante de phrases et de prières, sous la conduite de ces graines qui s’enchainent devient alors dans la simplicité, le plus beau fil d’or reliant et religieux.
C’est le « areu » du bébé souriant à sa mère… C’est l’expression ineffable d’un « je t’aime à la folie ! ».
La pauvreté accueillie puis dépassée, c’est le divin qui prend le relais dans l’expérience de commune union, c’est l’homme qui dans sa totale autonomie fait librement le choix de la dépendance au transcendant.
Et s’il était là le bonheur !?